un habitant s'en va

Nienna s'ennuyait depuis bien trop longtemps. Recolter de l'eau, dormir, récolter de l'eau, dormir. Ce train train l'avait totalement déprimée. De plus elle ne voyait plus celle qu'elle considérait comme sa soeur et cela augmentait son marasme. Alors qu'elle dormait maintenant souvent sur la vigie de Polaris en attendant le retour de sa soeur, elle rêvait que de retourner dans le désert, qu'importe si c'était dangereux, si des fous pouvaient la bouffer, si elle risquer de mourir de soif. Elle avait regardé longuement l'horizon et rêvait de l'atteindre.

Ce fut comme un coup de tête. Soudainement elle en eu assez. Elle fit rapidement l'inventaire de son sac 3 kg de nouriture et c'est tout. Elle ne tiendrait pas longtemps. Mais elle s'en fichait Nienna, plus rien ne l'importait. Elle laissa tout de même un message au cas où quelqu'un remarque son absence ce qui l'aurait étonnée.


'Merci de votre acceuil, j'espere avoir payé ma dette avec ses lunes de production' disait le mot

De nuit, quasiment comme une voleuse elle s'esquiva de la vue de la vigie dont elle commençait à connaitre tout les mouvement par coeur et couru aussi vite qu'elle pu dans une direction qu'elle ne se souvint plus le lendemain. Dans 3 lunes, elle serait sans doute morte. peut être moins si elle rencontrait quelqu'un qui était plus fort qu'elle ce qui était plutot fréquent. Mais elle s'en fichait, une mort sur le sable du désert vallait mieux que des lunes d'ennuis et d'espérance qui ne se réaliseront jamais. Elle n'eut qu'un seul regret en regardant la ville à l'horizon, c'est qu'elle ne verrait plus jamais Lilly-Belle.

Pissenlit n'arrivait pas à dormir. Cela faisait trop longtemps qu'il essayait d'avoir des nouvelles de Lilly-Belle et que celle-ci ne répondait pas, malgré une radio qui semblait encore émettre, à ce qu'avait cru entendre le médecin.
Il se décida à descendre du poste d'observation où il avait emménagé depuis près de deux saisons. Le village était éclairé par la seule lueur de la lune, compagne mélancolique qui faisait ressortir chez le Santirupertois sa dépression.
Son errance nocturne le conduisit jusqu'à l'échelle de la vigie, où il remarqua un petit mot.

Merci de votre acceuil, j'espere avoir payé ma dette avec ses lunes de production

L'encre n'était pas encore totalement sèche. Mu par un réflexe insoupçonné, Pisenlit monta quatre à quatre les barreaux de l'échelle, pour observer les alentours. Au loin se distinguait à peine les ombres fuyantes des zombies et des tombes, tandis qu'une silhouette frêle délaissait la ville pour suivre le vent.

Il sortit l'espèce de longue-vue qu'il avait fabriqué pour guetter le retour de la Californienne. C'était indubitablement une femme. Et pas n'importe laquelle : le Lozérien reconnut Nienna, la fille qui était arrivée avec Lilly-Belle.

Elle tentait peut-être de rejoindre son amie. Non ; elle tentait forcément de la rejoindre. Pissenlit redescendit de la vigie et retourna en courant au poste d'observation chercher sa radio. Il trouva la fréquence de Nienna et lui envoya un message :

Salut Nienna, c'est Pissenlit. Si tu pars à la recherche de Lilly-Belle, je veux venir avec toi. Je te protègerais ; seule, tu n'y arriveras pas.

Faites des cartes ! Ca me servira surement !

Alors qu'ils étaient en route, ils s'aperçurent enfin les chevaux du groupe de lilly belle. Pour la première fois depuis des mois, elle se mit à sourire, laissa son sac avec ses vivres par terre et couru à leur rencontre. Elle vit les cheveux dorrée de la californienne voler au vent. Elle cria les larmes de joie embrumant son visage

Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiil

Le cheval à leur tête les chargea à la grande surprise de Nienna. Elle ne réagit pas trop surprise pour le faire.

Une douleur, une surprise... Comment tout cela pouvait faire aussi mal. En quelques secondes elle se remémora toute sa petite vie dans le désert. LA rencontre de sa lilly, leur vadrouille dans le désert, l'arrivée difficile à polaris, les longs mois d'attente, son départ et enfin... sa mort tuée par ... le compagnon de Lilly-Belle elle même pendant que celle ci détournait les yeux, trahit par celle qui avait juré de la protégé, juré de prendre soin d'elle

Elle pleura Nienna, non pas par douleur... elle commençait par avoir l'habitude de souffrir. Mais par dépit. Elle leva la main sur sa soeur qui fut découpée ni une ni deux par un Homme qu'elle ne connaissait pas. Elle cria. Les yeux embrumés de larmes. Elle hurla quand une lame vint s'enfoncer dans ses cotes et reposa la tête dans le sable murmurant pour presque de façon inaudible

'Je t'aime ma soeur... Comment tu as pu faire ca?'

Son petit cœur s'arrêta, éclatée autant par le chagrin que par la lame qui venait de la transpercer. Elle était morte comme elle avait vécu : par sa soeur.

Elle comptait comme nouvelle victime de ce désert impitoyable. Mais au moins, elle L'avait vu une dernière fois