Poudre aux yeux

Mya se retrouva avec un mousquet en main, sur le champ d’entrainement. La consigne était d’économiser les balles. La voyant peu habituée à manier une arme aussi rudimentaire, les quelques personnes présentent se mirent rapidement aux abris suite aux premiers tirs chaotiques. C’est que cette histoire de poudre ça lui rentrait pas dans la caboche, déjà elle en mettait partout, ça la faisait éternuer et forcément le tir partait de travers.

Le jeune chef de comm’ attiré par le bordel que cela créait et le mécontentement des gardiens qui auraient bien aimé s’entraîner également sans risquer de se faire tuer, constata les dégâts. Il choppa ‘porte poisse’ par l’oreille, la traîna ainsi malgré ses protestations au travers de la ville et la foutu hors de la comm’ à coup de pied, avec pour consigne de s’entrainer dans les marais.

Elle partit en quête d’un croco sur qui tirer. Après s’être égarée et avoir tourné en rond, elle perçut enfin un mouvement au travers des roseaux. Un grand chapeau de pirates en émergea à la place du gros lézard auquel elle s’attendait. Elle en hurla de frayeur et lui tira dessus à bout portant, réduisant le squelette d’un autre âge en l’état de miettes.

Reconnaissant l’un des deux visiteurs récemment arrivés en ville, elle se dit qu’elle avait peut être fait une boulette. Elle se rappela surtout qu’ils étaient deux et que si elle ne voulait pas se faire choper, elle devrait également abattre le second et accuser un croco de ses méfaits.

Elle ne fut pas longue à trouver le second. Méthodiquement et discrètement, elle se rappela la manœuvre : déchirer pas trop brutalement le bout en papier de la cartouche -histoire de s’en mettre plein les dents-, verser la poudre dans le canon -p’tin j’en ai partout-, renverser la cartouche et bourrer le tout. Puis viser et … ahh ! merde …aaaatch… le tir partit en l’air à des kilomètres de sa cible. Cible qui bien sûr se retourna, de fort méchante humeur.

Un second tir partit et Mya vit l’esprit s’écrouler face contre terre. Lesath se tenait non loin derrière, l’arme encore fumante. Elle le regarda d’un air interrogatif se demandant ce qui se passait…

« T’occupes. Rend moi ce mousquet et reprend ton jouet habituel. On rentre ».

Inutile de chercher à obtenir une réponse. Elle suivit sans rien dire, bien contente de ne pas avoir à s’expliquer.



HRP :Et il s'agissait donc de Esteban del Muñeco et Le légendaire fantôme mangeur d'hommes de l'amiral Da Silva y Crouton del Esping, dans le rôle des motrs vivants, paix à leur âme/