Première visite médicale...

**Pollux Troy** Dim 8 Fév - 23:46

Cela faisait déjà trois lunes que Pollux avait rejoins Polaris. Dès son arrivé, il s’était promené, accompagné de sa belle Ruslana, au travers de la ville, pour la découvrir.
Initialement, cela s'avéra être une promenade de retrouvaille et une visite forte agréable. Mais cette lune, certaines paroles n'avaient pu lui échapper. Les nouveaux venus avaient pour devoir de se faire ausculter par le "docteur" de Polaris. Une dénommé Alice... Alice Darell.

Aussi, le lendemain, se décida-t-il de se plier à cette règle. L'une des seules à priori, vu que Mya lui avait confirmé qu'il n'en existait pas, à part celle du plus fort.
Il n'était pas aller se faire diagnostiquer depuis son dernier séjour à l'infirmerie carcérale, mais bon, ça ne pouvait pas être pire.

Se renseignant de-ci, de-là pour connaitre la demeure du docteur, il finit par arriver devant une demeure pour le moins étrange, pour le plus, effrayante. Comment était-il possible que quelqu'un puisse entrer dans cette "cabane" et n'en ressorte pas plus malade qu'à l'entrée ? Des personnes y avaient-elles déjà été "opérées" ?

Arrivé devant la porte d'entrée, il leva un poing pour toquer à la porte et resta bloqué, ne sachant si, finalement, il n'allait pas se raviser.

**Alice Darell** Mar 10 Fév - 15:22

La matinée était calme pour une fois et, à nouveau préposée aux médicaments, Alice était plus souvent qu'auparavant dans son infirmerie, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Mais les bonnes choses avaient, hélas, souvent une fin et l'heure à laquelle elle devait prendre son tour de garde approchait doucement. Afin d'être prête à affronter toute urgence médicale qui pourrait survenir durant son absence, elle décida donc de compléter ses réserves d'eau et, munie d'un seau vide, elle ouvrit la porte avec énergie et détermination !

... pour se retrouver soudain nez à nez avec Pollux... Pour un peu, elle lui serait rentré dedans.

Quelque peu surprise par cette apparition inopinée et inconnue sur sa trajectoire, elle se figea néanmoins, attendant que le jeune homme, le poing encore levé, explique sa présence ou exprime une requête... Mais l'ouverture intempestive de la porte avant même qu'il ne l'a souhaite l'avait manifestement désarçonné... à moins qu'Alice ne fasse pas preuve d'une très grand patience... Aussi, après un simple signe de tête en guise de salut, ses yeux noirs et pénétrant fixant le regard du nouveau venu, la jeune femme prit la parole d'une voix suave mais ferme, ponctuée d'un mystérieux accent étranger.

- Vous voulez quoi ?

**Pollux Troy** Jeu 12 Fév - 1:04

Lorsque la porte s'ouvrit brusquement, Pollux s'attendit à voir surgir une de ces vieilles sorcières voutées qui avaient tant effrayé son enfance.
La surprise le fit contracter ses muscles, prêt à encaisser le moindre coup du démon rouge qui venait de surgir de sa boite.
Durant quelques secondes il resta muet, les yeux plongés dans les siens. Le poing toujours levé au niveau de l'encadrement de la porte. Il essayait désespérément de retrouver, en la personne qui lui faisait face, des traits communs avec celle qui hantait ses anciens cauchemars.
Ce fût sa question, un peu brusque, qui le sortit de son analyse.
- Je suis l'un des nouveaux venus.
Pollux Troy pour être précis.
Ce n'est pas ici qu'il faut venir pour se faire ausculter ?

Commençant à faire demi-tour, il poursuivit :
-Je me disais bien...

**Alice Darell** Dim 15 Fév - 18:56

Ausculter... Ausculter... Elle avait déjà entendu ce mot quelque part, mais elle n'était plus sûre de son sens. Elle marqua donc une courte hésitation avant de répondre, d'un ton mal assuré, avant qu'il ne se soit trop éloigné :

- C'est pour la visite médicale ?

S'il était nouveau, ça devait être ça... Et soudain, elle réalisa qu'il avait dit être le fameux Pollux. LE Pollux dont Lesath lui avait parlé sans commencer par le pourrir, ce qui était particulièrement notable lorsqu'il s'agissait de Lesath... Le Pollux aussi qui reprenait le groupe de défense... qu'elle aurait bien dirigé à nouveau pourtant. Le Pollux qu'elle détailla donc avec curiosité, ne sachant pas bien ce qu'elle devait en penser. Et pour anticiper sa réponse, elle ajouta d'un ton plus posé :

- Je suis Alice Darell. Je suis le médecin.

**Pollux Troy** Lun 16 Fév - 0:13

Les mots le stoppèrent net. C'était bien là qu'il allait devoir subir la visite médicale.
Il rentra légèrement la tête entre les épaules comme si la question l'avait, d'une certaine manière, blessé.

D'un pas trainant, il se retourna face au médecin. Intérieurement, il essaya de se redonner du courage, il avait survécu à l'Acid, au désert, et dernièrement à Hurra. Ce n'allait pas être le médecin de Polaris qui allait le faire fuir. Il respira profondément pour faire redescendre son rythme cardiaque.
Mais les images de cranes reposant sur une table en bois avec un corbeau empaillé où se tortillait quelques vers défilèrent devant ses yeux. Une grosse marmite d'où s'échappait une odeur nauséabonde d'un décoction qu'elle le forcerait à boire.
Même en prison, le matériel médical était stérilisé. Mais là, il était évident que ça n'allait pas être le cas.

Toujours dehors, face à l'étrangère en tunique violette, Pollux blêmit. Un léger sourire crispé au visage, il répondit :
- Ha ! Donc je ne me suis pas trompé... Je... Oui c'est pour la visite. Vous êtes occupé ?

Il avait encore la possibilité d'échapper à la sorcière au scalpel rouillé. Mais il avait le pressentiment que la chance ne lui était pas favorable.

**Alice Darell** Ven 20 Fév - 16:00

Alice regarda Pollux comme si elle essayait de comprendre son malaise en lisant ses pensées. Avait-il une maladie honteuse à cacher pour être si peu enthousiaste ? Mais faute de réponse et de temps à consacrer à des suppositions, elle posa son saut sur le pallier et retourna dans la cabane en laissant la porte ouverte derrière elle. Un "Entrez" autoritaire répondit partiellement à la question et déjà, elle alignait avec professionnalisme ses rares instruments sur la table. C'était plutôt sommaire : une petite baguette en bois et une bougie à moitié consommée qu'Alice alluma d'une main sure. Le reste viendrait en tant utile.

La jeune femme avança une chaise au milieu de la pièce, en guise d'ultime invitation, et attendit d'un air pressé que son patient daigne enfin entrer dans l'infirmerie.

**Pollux Troy** Ven 20 Fév - 16:57

La réponse coupa court à toute retraite. Même si elle ne semblait pas enjouée à s'occuper de lui, elle s'y résignait.

Pollux fit quelques pas à l'intérieur de la demeure. Le cauchemar se poursuivait.
Un chaudron, posé sur le sol, semblait attendre que l'on vienne y plonger les ingrédients nécessaire à une mixture dont l'odeur rendrait encore plus malade celui qui s'en abreuverait.
Un fer à tison, surement nécessaire à la cautérisation des blessures, trainé non loin de la cheminé. Il était évident que ces murs avaient dû en voir des vertes et des pas mures.

Voyant la baguette et le reste de bougie qu'elle venait de sortir, il se pressa vers la chaise afin d'y prendre place. Elle devait être l'une de ces rares personnes qui connaissaient les rituels servant à vous jeter le mauvais œil. Et maintenant qu'il allait pouvoir retrouver un semblant de vie tranquille, il était hors de question qu'il risque de se prendre une malédiction ou quelque chose du même genre.

Attendant que l'examen commence, Pollux osa demander.
- Cela fait longtemps que tu… vous êtes médecin ?

**Alice Darell** Dim 22 Fév - 5:09

La jeune femme ne répondit que d'un signe de tête affirmatif. Elle n'était pas d'humeur bavarde aujourd'hui. Autant dire qu'elle risquait de ne pas beaucoup faire entendre le son de sa voix. En revanche, son regard inquisiteur en disait long : elle essayait de juger cet homme et semblait avoir du mal à faire correspondre son présent comportement avec ce qu'elle imaginait de lui jusque là. Pour tenter d'éclaircir le mystère, elle entama donc la visite pour de bon, d'un ton précis et direct, en le regardant dans les yeux...

- Vous avez mal à un endroit ?

**Pollux Troy** Dim 22 Fév - 13:01

Le regard de la jeune femme sembla lui faire reprendre pied avec la réalité.
Pourquoi essayait-elle de le "jauger" sans lui poser de question ?
Ce redressant sur sa chaise, il avança son visage pour que ses yeux soient bien en face de l'inquisitrice. Son cauchemar s'était envolé pour laisser place à la réflexion et à l'analyse.

L'expression de Pollux était devenu plus distante, sa voix plus calme. Il n'y avait pas beaucoup de personne à qui il permettait une telle familiarité. Mais elle ne le connaissait pas. Il ne pouvait donc pas lui en vouloir.
- Non. Je n'ai mal nulle part. Si c'était le cas, j'aurai demandé quelques produits de la réserve à Lesath et je me serai soigné.

Lui également essayait de deviner les raisons du silence dont elle faisait montre.
- Vous pensez pouvoir me connaitre uniquement avec des questions "médicales" ?

**Alice Darell** Mer 25 Fév - 15:20

Le changement d'attitude de Pollux était perceptible et Alice, qui était attentive à ses moindres réactions, le nota donc naturellement. Était-ce un rôle qu'il jouait et qu'il venait d'abandonner ? Pour quelles raisons ? A croire qu'il avait pris son silence pour une agression...

Quoiqu'il en soit, il ne cherchait maintenant plus à esquiver l'examen et ses propos étaient plus directs... Voilà qui collait déjà mieux à ce qu'elle s'était attendue de lui ! Cependant, sa dernière interrogation était étrange et sur la défensive... Pouvait-on seulement connaître quelqu'un en lui posant des questions, médicales ou pas ? Elle était un peu surprise de cette répartie qui, par réflexe, la mit aussitôt dans le même état d'esprit. La jeune femme fronça les sourcils, avant de répondre tout aussi abruptement, l'accent en plus :

- Non, mais vous êtes là pour la visite médicale ou pour vous faire connaître ?

Et considérant que la réponse était suffisamment évidente pour qu'il soit inutile de l'exprimer, elle poursuivit dans la foulée, comme pour répondre à ses inquiétudes initiales :

- Si vous n'avez rien, ce sera vite fini.

Et afin de le lui prouver, elle tendit la main ouverte vers Pollux dans un geste explicite pour l'inviter à lui donner son bras et à la laisser prendre son pouls.

**Pollux Troy** Ven 27 Fév - 0:11

La question rhétorique l'amusa. Malgré son accent prononcé qui démontrait des origines éloignées, elle faisait montre d'une certaine répartie qui indiquait qu'elle avait été à la bonne école.
Il plaça son bras sur sa main tendu de telle sorte à ce qu'elle puisse facilement vérifier son pouls et ajouta.
- Alors essayez de me trouver quelque chose.
Peut-être parviendrez-vous à faire durer suffisamment la visite médicale, pour qu'elle se transforme en visite de courtoisie.

Puis il se tût. Il n'était pas très à l'aise dans ce lieu. Mais la sensation d'hostilité avait fait fuir toute la peur qu'il avait imaginé.

Son rythme cardiaque, lent, mais irrégulier semblait indiquer une de la fatigue. Mais cela pouvait également provenir d'une certaine instabilité émotionnelle.

**Alice Darell** Dim 8 Mar - 18:46

Alors qu'elle comptait machinalement dans sa tête, elle s'interrogea sur le sens du mot “courtoisie”... Manifestement, si elle l'avait déjà entendu, sa signification ne lui revenait pas – peut-être était-il inconnu également de son principal professeur, autrement dit de Lesath ? - et de ce fait, elle ne comprit pas les propos de Pollux qui paraissait de toute façon assez étrange. Son souhait d'être malade était-il une moquerie à son égard ?

Dans le doute, bien qu'elle en soit un peu contrarié, la jeune femme garda le silence et poursuivit ses examens avec un professionnalisme exemplaire. Son regard perçant détaillait son patient avec insistance et elle abandonna rapidement son bras pour approcher sa bougie et contrôler ses oreilles et ses yeux. Puis, armée de sa baguette et après un “Faites aaaah” autoritaire, elle observa la bouche et la langue du nouveau venu. Mais surtout, elle garda précieusement ses conclusions pour elle et se contenta de poser sur la table et pour un usage ultérieur, un pot d'herbe - du moins c'est ce qu'il avait l'air de contenir -, ce qui tendait à entretenir une atmosphère quelque peu pesante, à tel point que lorsqu'elle brisa à nouveau le silence, son accent étrange sembla résonner dans la pièce...

- Vous pouvez enlever votre chemise ?

Et alors qu'elle passait derrière lui pour jeter la baguette en bois dans le feu, en attendant qu'il obtempère, elle se figea brusquement et d'une main sur l'épaule, elle retient son geste éventuel pour se dévêtir. Elle reprit sa bougie et l'approcha de l'arrière de son crâne pour mieux y voir... avant de se détourner pour prendre un livre sur une étagère et de l'ouvrir sur la table. Elle feuilleta quelques instants et s'arrêta sur une page qu'elle commenta d'un ton tranchant :

- Vous avez ça sur la tête.

En l'occurrence, la page en question décrivait, avec nombre de schémas, l'anatomie du pou...

**Pollux Troy** Lun 9 Mar - 0:42

Pollux put enfin observer le talent médicinal dont était doté la shaman.
Elle fît montre d'un tel professionnalisme qu'il en oublia presque la hutte qui contrastait avec la prestation en cours.
Il obtempéra à chacune de ses demandes, curieux de voir à combien de mots pouvaient s'étendre son vocabulaire.
Son accent était pour le moins étrange. Il ne parvenait pas à en localiser la géographie.

Alors qu'elle lui demanda de retirer sa chemise, il décida de mettre une réponse à cette question de géographie qui lui trottait dans la tête. Commençant à ajuster ses mains pour retirer sa chemise sans en déboutonner l'ouverture, il lui demanda :
- Mais d'où vous viens cet accent ?

Ce fût à ce moment que sa main se posa sur son épaule. Pollux s'arrêta net. Qu'avait-elle trouvé ? Une mygale remontant le long de son dos ? Non, pas encore la bonne température...
Il attendit une parole, un geste qui aurait pu le mettre sur la voie, mais il n'eut qu'un livre ouvert sur la description d'un pou.
- Vous avez ça sur la tête.
Comme si toute la lassitude du monde venait de s'abattre sur lui, il laissa sa tête pencher en avant. Il avait du chopper ça à RamDam.
D'une voix basse il clama :
- RamDam, cité du vice... RamDam, cité viciée oui !!!

Il tourna son regard vers Alice et la regarda, dépité...
- J'ai effectivement la tête qui gratte mais... Vous êtes sure de vous ?

**Alice Darell** Mar 10 Mar - 16:16

Mettre en doute les compétences d'Alice, sur un cas simple qui plus est, n'était pas forcément le meilleur moyen d'améliorer le contact ou son humeur. Sans aucune hésitation, elle se pencha à nouveau vers l'arrière du crâne de son patient et lui arracha d'une main sûre quelques cheveux blonds soigneusement sélectionnés pour leur population, et elle les lui mit sous le nez. Le verdict était sans appel : on voyait clairement une petite bête s'y promener tranquillement, inconsciente de son nouveau statut d'ennemi public numéro 1 au sein de l'infirmerie. D'ailleurs, la jeune femme n'avait pas l'intention de tergiverser et la question précédente resta sans réponse.

- Il faut couper tous les cheveux. Les gens qui sont avec aussi. Et il faut laver tous les vêtements avec de l'eau très chaude.

Puis sans plus de façon, elle jeta la poignet de cheveux au feu qui pétilla de satisfaction et elle s'en approcha, en attendant que Pollux reprenne son déshabillage, pour récupérer dans un bol un peu d'eau qui chauffait dans le chaudron. Elle donnait subitement l'impression d'avoir déjà oublié la question des poux alors que le regard déterminé avec lequel elle les avait présentés quelques instants plus tôt semblait au contraire prouver qu'elle leur déclarait une guerre sans merci.

Pourtant, sans transition aucun, alors qu'elle s'était redressée pour mettre un peu d'herbe du pot placé sur la table dans le bol d'eau tiède, elle reprit la parole sur le ton de la conversation.

- Mon accent vient de mon clan. Mon clan vient du désert.

**Pollux Troy** Mar 17 Mar - 1:04

Regardant les parasites batifoler sur les quelques cheveux qu'elle lui avait arraché sans trop de délicatesse, il ne put que confirmer le verdict.
A l'époque, un bon shampoing aurait pu mettre un terme à cette invasion, mais en ces temps, la seule solution valable était la tonte.

Lui qui faisait de son mieux pour avoir une hygiène correcte, n'avait pas résisté à la ville de débauche qu'était RamDam.
Il ne lui restait donc plus qu'à faire ce que le doc de Polaris lui demandait.

Toujours assis sur sa chaise il acheva de retirer sa chemise pour finir en boxer.
Sa peau était encore légèrement halée du soleil du dernier été. Ses muscles, loin d'être volumineux, se dessinait sur tout son corps, preuve de vie nomade qu'il menait depuis un certain temps. Depuis son départ d'IronWood.

Il alla ouvrir la bouche pour lui parler lorsqu'il entendit la réponse à sa question. Elle venait donc du désert...
Il était inutile d'être plus précis, à part les Etat-Unis, il ne connaissait rien d'autre.
- Et ça fait longtemps que vous parlez notre langue ?

Il se leva de sa chaise et commença à ramasser ses vêtements qui trainaient autour de lui. Puis, les présentant, il demanda :
- Pour la lessive, je peux m'en occuper. Mais pour les cheveux...
Décidemment, cela lui rappelait de plus en plus son arrivé dans le milieu carcéral. Une fois de plus, il allait se retrouver avec quelques poils sur la tête. Il ne prêtait pas beaucoup d'attention à son physique, mais cela le blessait visiblement dans son estime.

**Alice Darell** Mar 17 Mar - 15:07

Alice sut apprécier la résignation de Pollux. Elle n'avait guère envie de se battre avec ses patients pour leur démontrer leur intérêt et celui de la communauté donc qu'il l'accepte d'emblée l'arrangeait plutôt bien. Elle remarqua cependant qu'il semblait vexé d'être atteint d'une quelconque affection. Était-ce parce qu'il ne l'avait pas détecté lui-même ?

Toujours avec le même air distrait, elle répondit à sa question, sans vraiment y réfléchir.

- Mon père m'a appris ce qu'il savait en français.

Et quand elle se tourna à nouveau vers lui, elle s'aperçut qu'il était soudain beaucoup moins vêtu. Décidément, ce pouvoir de déshabiller les hommes en quelques mots que lui conférait son statut de médecin l'épatait toujours ! N'avait-elle pas juste parler de chemise ? Tout comme West, Pollux ne semblait pas vraiment s'encombrer de notions de pudeur. Qu'à cela ne tienne ! Pour ses examens, ce ne serait pas un problème, au contraire.

Mais quoi qu'il en soit, la demande du jeune homme l'embarrassait. Il voulait qu'elle lui rase la tête ? Ce n'était pas vraiment sa spécialité... En fait, elle aurait même sans doute été plus à l'aise s'il lui avait demandé de le trépaner ! Alors elle tenta sa chance différemment, pour éviter de commettre éventuellement un affront à l'esthétique.

- J'ai prêté un scalpel à West pour qu'il se rase. Il a l'air de savoir bien le faire. C'est mieux, peut-être, si vous lui demandez.

Son accent était toujours bien là mais son ton était nettement moins autoritaire. Nul doute que si Pollux insistait, elle le ferait elle-même, dans la mesure du possible. En attendant, pour ne pas perdre de temps, elle poursuivit son examen en tâtant, du bout des doigts, la colonne vertébrale de son patient.

**Pollux Troy** Jeu 19 Mar - 0:12

La réponse à sa demande le gêna un peu. Après tout, elle n'était pas une coiffeuse... D'un autre côté, il ne nécessitait pas d'être un expert dans l'art de la coupe des cheveux pour raser une personne. Mais il valait mieux que ce soit fait par une personne sachant manière la lame si l'on ne voulait pas se retrouver en sang. Ruslana aurait très bien pu le faire, mais... mais avec sa longue chevelure, il aurait eut vite fait de la parasiter. Si ce n'était déjà fait...
Une fois soigné, il s'en assurerait. Mais pour le moment, il fallait nettoyer vêtement et raser sa tignasse.
- Je pourrais offrir ma vie à Frank s'il le fallait pour le sauver. Mais je préfèrerai ne pas me retrouver le crâne ouvert, et me vider de mon sang pour une raison aussi futile.

Pollux laissa échapper un petit rire en imaginant la scène.
- Le cuir chevelu est parcouru par de nombreux...

Pollux s'arrêta un peu. Elle avait montré ne pas avoir un grand vocabulaire français et il ne voulait pas l’énerver maintenant qu’elle semblait s’être apaisée.
-... Enfin ça saigne beaucoup. Du je préfèrerai que ce soit vous... Ca ne vous gène pas ?

**Alice Darell** Lun 23 Mar - 15:01

Une petite moue discrète mais ennuyée fut sa seule réponse. Tant pis, elle ne ferait pas dans le détail et opterait pour l'option "Boule à zéro". Au moins, comme ça, elle serait sûre de tout raser à la même longueur.

- Je finis d'abord la visite médicale et après, je coupe vos cheveux dehors, pour que les... *Elle jeta un œil sur la page du livre encore ouvert pour y lire le nom du gêneur*... poux ne restent pas dans l'infirmerie.

Et puisque l'affaire était réglée, elle attrapa ses propres cheveux d'un geste sûr, les enroula sur eux-même et les attacha sur sa nuque avec un peigne en métal ramassé sur une étagère. Puis, elle colla son oreille au dos nu de Pollux pour écouter en silence les battements de son cœur et poursuivre, en effet, ses examens. Elle testa ensuite ses réflexes aux genoux et aux coudes tout en reprenant, sans transition :

- Vous n'allez pas resté toujours à Polaris, je crois... Vous voulez aller où, après ?

La question était hautement inattendue pour qui connaissait un peu Alice. Non seulement parce qu'elle exprimait rarement une telle curiosité a priori indépendante de ce qu'on lui demandait de vérifier auprès des nouveaux arrivants, mais surtout parce que la tournure de sa phrase indiquait qu'elle était déjà un minimum renseignée sur la personne qui était devant elle. Mais cette particularité ne semblait nullement la perturber et d'un geste, elle invita Pollux à se lever et à regarder au fond de la pièce en direction d'une dizaine de pots en terre, alignés sur un meuble, avec un simple numéro écrit dessus.

**Pollux Troy** Lun 23 Mar - 22:17

Ouf. Au moins, il n'aurait pas à demander à ses enfants de le scalper. D'une voix assez faible, il la remercia d'un simple :
- Merci.

Il fit de son mieux pour ne plus gêner le médecin qu'elle était en se positionnant de telle sorte à lui faciliter la tache.
Lorsque la question tomba, il fût agréablement surpris par son côté directe.
- Je viens juste d'arriver, et Polaris semble une belle communauté, mais oui, je ne m'éterniserai pas ici. J'avoue avoir été mordu par l'exploration. Je vais...

Regardant les pots qui étaient posés sur une étagère à quelques mètres, il put voir qu'une étiquette avait été posée contre chacune d’elles. Certaines inscriptions étaient faciles à deviner. Il y avait un 4 et un 0. Ce devait donc être des chiffres et non les noms de ce que contenaient ces pots. C'était dans ces moments que Pollux regrettait les entrainements qu'il avait eu à RamDam.
- Euh... J'avoue que je n'arrive pas à bien discerner les chiffres sans mes lunettes.

**Alice Darell** Ven 27 Mar - 1:02

Alice était revenue devant la table et le bol fumant et odorant qui l'y attendait. Elle était occupée à le remuer consciencieusement mais lorsque Pollux s'interrompit au milieu de sa phrase, elle le regarda, surprise. Puis elle regarda les pots... La distance n'était pourtant pas bien grande.

En faisant deux ronds de ses pouces et ses index et en les plaçant devant ses yeux, elle mima ce qu'elle pensait être des lunettes afin d'avoir une confirmation.

- Des lunettes ? Pour voir mieux ? ... Je n'ai pas ça...

Elle poussa le bol vers le jeune homme...

- Peut-être que Carjack sait faire des lunettes ? Il en faut : vous ne voyez pas assez bien.

Elle indiqua ensuite le bol et le pot resté sur la table d'un signe de tête et ajouta, démontrant une nouvelle fois sa capacité à sauter du coq à l'âne :

- C'est bon contre la fatigue. Prenez le reste et buvez comme ça tous les jours.

**Pollux Troy** Dim 29 Mar - 17:38

La mimique de la shaman imitant le port de lunette le fit sourire.
- Oui c'est ça. Des lunettes.

Il se doutait qu'elle n'en aurait pas. Et, même si c'était le cas, il aurait encore était nécessaire que la paire corresponde à sa vue.
Il n'avait pas une forte myopie, mais elle était suffisante pour l'empêcher de voir correctement les chiffres, flou dansant sur les papiers.
Lorsqu'il entendit la conclusion d'Alice sur la nécessité de porter des lunettes, il acquiesça d'un signe de la tête.

Il regarda alors le bol encore fumant qu'elle lui tendait. L'odeur du gruau qui s'y trouvait était forte mais pas forcement désagréable.
- Merci Doc.

Confiant, il prit le bol et l'avala d'un trait. Ainsi, si le goût était immonde, au moins il n'aurait pas le temps de trop le laisser s'éterniser sur sa langue.
- Carjack ? C'est qui ?

**Alice Darell** Lun 13 Avr - 19:18

La préparation avait été ingurgitée sans histoire – encore que pour une fois celle-ci ne devait pas être trop mauvaise -, les examens avaient tous été effectués avec plus ou moins de réussite, et il ne restait plus que cette histoire de cheveux à raser. Mais Alice n'avait pas eu sa réponse et ne voyait pas bien comment reposer la question sans paraître trop insistante. Elle s'abtint donc, et tout en indiquant ses vêtements à Pollux pour l'encourager à se rhabiller avant qu'elle n'ouvre la porte pour le faire sortir, elle tenta une explication.

- Un habitant de Polaris qui est souvent dans l'atelier...

Et pour le presser un peu, elle se dirigea vers la porte, munie de son scalpel.

**Pollux Troy** Mar 14 Avr - 0:48

S'il avait le temps, il irait le trouver pour lui demander une paire. Mais il doutait grandement sur le fait qu'il puisse lui tailler des verres à sa vue.
Armée d'un scalpel, la jeune femme attendait devant la porte qu'il s'habille. Il se leva rapidement du tabouret et ramassa ses vêtements salles.
En deux minutes, Pollux était prêt à sortir. La tonte allait pouvoir commencer. Il lui emboita le pas et sortie de la cabane qui servait d'infirmerie.
- Et pour terminer de répondre à votre question, j'ai donné ma parole à un ami désormais mort, que nous irions sur son ancienne base. Du coup, nous allons surement remonter vers le nord.

A l'extérieur, il regarda à droite puis à gauche, cherchant où ils allaient pouvoir se placer.
- On me rase où ?

**Alice Darell** Mar 14 Avr - 14:39

Lorsque son patient franchit la porte, la jeune femme attrapa la chaise sur laquelle il était assis quelques secondes auparavant et le suivit. La réponse à la question vint donc naturellement : elle posa la chaise à quelques mètres de la porte, sur la terre meuble, avec force pour qu'elle s'enfonce un peu et se cale bien, et elle lâcha un "Ici" sonore. Elle semblait décidée à régler l'affaire rapidement et aussitôt Pollux assis, debout derrière lui en positionnant sa tête du bout des doigts, elle se mit à l'ouvrage, avec minutie et précision. Sans doute n'était-ce guère rassurant de sentir ainsi une lame parfaitement affûtée sur son crâne, sans même une crème quelconque pour en atténuer le tranchant. Mais Alice avait la main sûre et les mèches de cheveux s'entassaient au sol à un rythme soutenu sans que la moindre goutte de sang ne perle.

Quelques minutes et une montagne capillaire plus tard, l'infirmière retourna sans un mot dans sa cabane et en sortit avec un linge humide qu'elle tendit au tondu...

- J'ai fini.

**Pollux Troy** Mer 15 Avr - 1:46

Pollux, la tête manipulée avec délicatesse et fermeté, regardait ses cheveux tomber à une cadence rapide. Il avait bien fait de lui demander à elle. Ses gestes étaient précis.

Sans saccade, la lame glissait sur son cuir chevelu et fauchait, une à une, les mèches qui constituaient sa chevelure.

Rapidement, il ressentit l'air fraie circulant sur la peau toute neuve de sa tête. Il retint avec grand peine un frison. Il ne voulait pas se retrouver avec une cicatrice de plus sur le crane.

Lorsque les mots indiquant la fin de la coupe sortirent de la bouche de la femme, Pollux se redressa et fit tomber les quelques mèches qui n'avaient pas daigné rejoindre leurs semblables. Il ne savait pas à quoi il ressemblait, mais il se sentait étrangement nu.
Il prit le linge humide est se frotta lentement le crane pour en retirer tous les cheveux encore maintenus sur son crane par la sueur. Il remercia intérieurement le ciel de lui avoir offert une peau ne craignant pas le feu du rasoir.
La tête encore dans le chiffon il regarda Alice et lui demanda en le retirant petit à petit.
- Ca va ? Je ressemble encore à quelque chose comme ça ?

Puis il se mit à rire en imaginant sa tête rasée. Il trouverait rapidement une surface réfléchissante pour voir sa nouvelle tête de vainqueur.
- Un grand merci madame Shaula.

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