en chemin vers la tente du bédouin

S'éclipsant de la foule assemblée au port qui allait semble t-il trés rapidement envahir le no futur, un groupe plus réduit pris la direction de la tente du bédouin afin de profiter d'un peu de calme et de son célèbre thé à la menthe.

Un peu plus en avant, Mya discutait sur un ton posé avec Jérémiah. Puis il dut certainement dire un truc de drôle car elle le chambra rapidement sur le ton de la rigolade:

Et évite les grandes marques d'affection en public. J'suis sencée avoir une image de vrai dure en affaires.

Puis semblant se souvenir de quelque chose, elle s'arrêta et se retourna vers Sy Ghud et Althea qui les suivaient d'un peu plus loin.

J'allais oublié!!! Se dirige vers Sy Ghud et lui tend un vieux journal.
Merci de me l'avoir prêté, il vaut mieux que tu le récupères avant que je l'abîme par mégarde.

Sy-Ghud récupéra avec empressement un de ses trésors les plus précieux : le vieux journal anarchiste qui lui avait été offert pour son mariage par le bibliothécaire. Il avait fait beaucoup de progrès en lecture et serait bientôt capable de le réciter par coeur.

C'est juste un journal Jér'. Un truc qui parle de la société, des sploitations et de grandes mains qui chantent. J'aime bien le lire, ça me fait comprendre des trucs.

De petites rides se formèrent au coin de l'oeuil gauche de Mya pendant qu'elle grimaçait de concentration pour comprendre de quoi parlait Sy Ghud.

Hmmmm...des lendemains qui chantent? proposa-t-elle, peu sûre de sa déduction.

"Ahaouaiiis, c'est ça ouais, des lendemains, chuis con moi des fois....", répondit le colosse en se glissant dans la tente, espérant déjà que le thé serait bon, suffisamment sucré, et qu'il puisse être bu vite fait pour que tout le monde puisse aller au No Futur ensuite pour faire une bonne petite baston.

"Mais ça m'a fait comprendre plein de trucs déjà sur la rémurénation du capital par rapport au travail et l'abolition du sale aria. Le monde doit changer, vous comprenez ? La classe du riz jante doit payer toutes ces années des poils tations."

Sy-ghud finit sa tirade, fier de ne pas trop s'être emmêlé les pinceaux et confiant dans sa stratégie de faire semblant de comprendre aussi longtemps qu'il le fallait pour finir par comprendre réellement.

"Et toi, ma chérie, qu'est-ce que t'en dis ?"

Sy-Ghud, soutenu par ces gens auxquels il tenait tant, se sentait fort en joie. Emporté par la proposition de Mya, il vida son thé d'un trait, fit vaillamment semblant de ne pas s'être brûlé, puis se leva. Mi-parlant, mi-gueulant, il fit :

"Ouais, on y va dans c'bar, y'a des nouveaux, faut bien les accueillir !"

Voyant Mya se mettre en chemin, il se dirigea vers la sortie à sa suite.

"Allons, venez camarades, un avenir radieux nous appelle !", lança-t-il dans une envolée lyrique à sa femme et au marchand.