Un nouveau bar : le Bitch Club

Encore affairée parmi ses cartons discrètement empruntés à divers squats de clodos, la vieille peinait visiblement à installer son antre future près du poste de garde. Peinée de n'avoir qu'un tas de détritus parmi d'autres tas de détritus, elle installe, résignée mais déterminée, la sublime pièce de cageot qui fera office de publicité, d'enseigne, de devanture et d'annonce, pour ce lieu presque inédit.

Elle avait autrefois été tenancière de bordel, la Marie, ce qui faisait entre autres choses que l'exploitation n'avait plus guère de secrets pour elle ; elle menait, il y a fort longtemps, ses filles à la baguette, et avait gagné le respect des puissants de l'ancien monde non pas par la force de son nom, ni par celle de son argent, mais à la sueur de toutes les parties de son corps, et du dévouement de son âme à sa noble entreprise. Elle avait monté son empire dans les combles des ministères de gouvernements éteints, elle avait bâti ses forteresses aux effluves de foutre et de sang dans les replis des frustrations des hommes de pouvoir, elle avait dirigé, mené, anéanti, lors de discrètes confidences, bien des choses, bien des gens.

Aujourd'hui, elle assemblait des cartons pour ouvrir un bar à hôtesses, coincé entre deux poubelles et destiné avant tout à assouvir les désirs assoiffés de soudards de passage. Digne ascension sociale.

Elle colle une affiche, rédigée à la hâte, sur le panneau réservé aux annonces communautaires.


Mes chéris,

Je suis à la fois fière et excitée de vous annoncer l'ouverture dans le quartier central du Bitch Club, premier (je l'espère !) bar à hôtesses de Polaris. Avant tout destiné aux plaisirs des corps, plus qu'à la vulgarité de la boisson, il devrait satisfaire un genre de besoin très particuliers.

Afin d'assurer le développement de l'établissement, il vous est possible de faire un cadeau à la patronne lorsque vous voulez vous la faire, afin d'attirer de nouvelles filles, et d'améliorer le décor. On n'a rien sans rien, mes loulous. Pensez à venir visiter, quand même.

Allez, je vous embrasse tous et toutes !

Baiser, baiser, eh oui ? Que ferais-tu s'il ne te restait qu'une journée à vivre ? Tu irais tuer ton voisin, tu irais piquer inutilement des trucs dans des magasins, et ensuite que ferais tu ? Mais tu baiserais ! Et puisque l'ambiance est un peu à la fin du monde, et qu'on sait qu'on va tous y passer, autant nous livrer à ces incongruités, mon minou.

Tahiti se baladais dans les rues de Polaris, lorsque son attention fut attirée par une affiche...

Le Bitch Club... Un nom qui fait rêver... Et un hôtel des ventes potentiel... Elle arrache l'affiche d'un geste assurer et se dirige vers le 'Club'

Elle entre dans l'espèce de pièce en cageot, et se dirige vers celle qui semble être la tenancière du lieu... Une dame d'un certain âge , et certainement d'un âge certain... Le désert ne fait décidément pas de cadeaux!

Elle lui tends l'affiche et dit:

"C'est vous la tenancière du Bordel? J'ai une proposition d'ordre commercial a vous faire... et avec ça on peux se faire des chattes en or..."

La vieille, agacée d'être surprise en train d'agrafer son établissement, se tourne, souriante vers sa visiteuse impromptue.

Mais... Oui ! Quelle excellente idée. Cela dit, j'ai eu beau chercher, aucune place commerciale dans notre belle communauté. Pas de marché, pas d'échanges... Il faut vraiment que je te mette sur mes épaules en hurlant une annonce ?

La vieille était déjà au courant? Comment savait elle que Tahiti voulait vendre ses fesses ?

En fait cela importait peu...

"Le sexe... Le vendre est a la portée de toutes les imbéciles, mais le Seigneur dans sa divine sagesse a prévu une meilleur chose a consommer... l'hymen! Et croyez le ou non, je m'en trouve toujours pourvu... Et ça, ça me donne de la valeur...
Alors voila... je vous propose, de le vendre aux enchères pour l'ouverture de votre rade. Une virginité mise en vente dans un lieu de débauche, ça donne confiance au client... Ça montre que la marchandise est fraîche... et ca te fait une reputation en deux/deux...

Mais bien sur je fais pas ça gratis... me faut de la dope... et d'autres trucs... on monte les enchères, on vends mon hymen, et on splitte les gains... 10% pour toi, le reste pour moi... On va dire que tes 10% c'est pour la location de ton tas de cageots...

Ça te vas ?"

Avant de lui laisser le temps de répondre, Tahiti ajoute...

"Par contre, en ce moment c'est la galère... Alors si tu veux l'exclu sur mon cul... va pas falloir traîner..."

Narak avait entendu parler du Bitch Club alors il décida d'allez jetez un coup d'œil à l'autre Bar de Polaris histoire de voir ce qu'il se passait et de peut être montrer ses talents de showman .

Une fois arrivé sur place il remarqua une jolie demoiselle, ses cheveux était noir ébène comme seul un ange des ténèbres pouvait en avoir. Sa robe rouge flamboyante laissant apparaitre de jolie courbes vertigineuses qui lui en coupa la respiration et quand il reprit ses esprits, il ne manqua pas de remarqué ses yeux bleus couleur océan.

- Hey bonjour ici, je m'appel Narak je suis serveur au No Futur je suis venu voir ce que vous proposez comme service et éventuellement vous montrez ce que je sais faire.

Narak plongea son regard droit dans l'océan d'étoiles qu'était les yeux de Tahiti Bob et lui fit un grand sourire

Tahiti tourna la tête vers le nouveau venu.
Il semblait jeune, bien monter, et avait un grand sourire. Plutôt pas mal pour tout dire.

Mais business is business, et Tahiti n'avait pas de temps a perdre!

Salut mon mignon,

tu me laisse parler avec la Madame, et après on discutera!

Mouha

Elle lui envoya un baiser.

L'attente n'avait que trop durer. Et puisqu'elles n'arrivaient pas a se mettre d'accord, Tahiti, furieuse tourna les talon et s'en alla dans la ville sans même jeter un regard vers Narak.

Sentant que s'était l'occasion ou jamais Narak se précipita de ranger ses bouteilles dans leur porte flingue et il remit sa blouse et se mit à courir après la jolie ténébreuse.

- Hey mademoiselle attendait, il lui attrape le bras au risque de s'en prendre une... Qu'est ce qui ce passe je peux peut être vous aidez ?

Récupérant son bras d'un grand mouvement d'épaule, Tahiti se tenait prête, la paume grande ouverte, a lui coller sa main au travers de la figure.

Mais lorsqu'elle reconnu Narak, elle baissa le bras, des larmes lui coulèrent le long des joues, duent a la frustration, a la colère, et au manque qui lui tordait les boyaux.

Elle le regarda gentillement, les yeux mouillés, la tête penchée, et renifla un grand coup.

"Désolé mon ptit gars, c'est vraiment pas le moment."

Et elle s'en alla dans les ruelles de la ville, laissant Narak sur place, les bras le long du corps, dans un mélange de stupeur et d'étonnement, tandis qu'elle s'éloignait et disparaissait.

Il aimait son cote mystérieux? Il en avait eu pour son argent.

Voyant les larmes et le stress de la jeune femme Narak n'insista pas plus et laisse au temps faire sa besogne, de toute façon elle savait ou le trouver et puis sa joue n'était pas en feu.

Narak retourna au No Futur servir tout plein de cocktails aux piliers de bar qui s'y trouveraient.